Rien que le nom Belize nous faisait rêver depuis longtemps. Et maintenant qu'on en sort, on peut le dire : on a eu un gros coup de cœur !

Dès le passage de la frontière, on trouve le pays différent: le style de maisons, pour la plupart en bois, surélevées, et surtout, les gens. Ici c'est un melting pot de culture : des métis, des latinos, des afrodescendants, des chinois (on n'a pas vu beaucoup de chinois mais quasi toutes les épiceries et supermarchés du pays sont tenus par eux !). Ça parle anglais, la langue officielle mais aussi espagnol, créole, etc. On a d'ailleurs difficile à se remettre à l'anglais, d'autant plus que leur accent n'est pas des plus faciles.

Pour votre information, le Belize est le seul pays d'Amérique latine à être anglophone et aussi le plus petit, avec moins de 400 000 habitants. Il est même plus petit que notre chère Belgique, c'est pour dire ! Après avoir traversé nos pays précédents en plusieurs mois, ici en quelques jours, c'est dans la poche. Ça ne nous aurait pourtant pas déplu de rester plus longtemps et on a d'ailleurs fait quelques aller-retours pour en découvrir plus.

Le Belize se résume aussi à une seule route asphaltée qui traverse le pays, le reste étant des routes en terre parsemées de nids de poule. La vie y est plus chère et les dollars américains et beliziens se côtoient dans les portefeuilles au taux fixe de 1 pour 2 (c'est fou ça....).

Ce qui nous a le plus marqué et fait fondre, ce sont les Beliziens. Partout sur notre passage, ils nous font des grands signes de la main, nous accostent pour savoir d'où l'on vient, et nous accueillent à merveille. Comme à notre habitude, on a continué à demander en fin de journée à l'habitant si on peut planter notre tente dans leur jardin et chaque fois, on nous a dit oui du premier coup, comme si notre demande était la plus naturelle qu'il soit ! Parfois ils nous laissent camper et ça s'arrête là: ils vaguent à leurs occupations et nous aux nôtres, mais parfois, et c'est ce qu'on préfère, on passe la soirée avec eux, on mange, on échange.

Les seuls Beliziens qu'on a trouvé moins sympathiques, ce sont les chinois qui tiennent les supermarchés (ils sont tous sur leur gsm à communiquer avec quelqu'un à l'autre bout de la terre) et les douaniers.

Les 2 premiers jours de vélo, la route était plate, sans paysages extraordinaires mais une route facile n'a pas été pour nous déplaire après les montagnes mexicaines. Arrivés à Belize City, après une nuit chez les pompiers et leur avoir confié nos vélos pour les 2 jours à venir, on embarque pour l'île de Caye Caulker. C'est officiel, nous sommes dans les Caraïbes !!

L'île est un mélange de rastamen, d'afros et de touristes. Il a l'air d'y faire bon vivre. Dans la mer, non loin de là, se trouve la deuxième plus grande barrière de corail du monde. Nous avons donc été y faire un tour et eu la chance de nager avec des raies aigles, des requins nourrices et de voir une tortue, rien que ça !

En plus de ce snorkeling, on retiendra de notre passage sur l'île notre rencontre avec "Matty Dreadlocks". Installé sur l'île depuis maintenant un an, il y a ouvert une galerie avec ses peintures, représentant des paysages et scènes de vie de l'île, magnifiques. On est entré dans sa galerie juste pour y jeter un œil et au final, on restera loger chez lui, en plantant notre tente au milieu de sa boutique et en passant une bien agréable soirée. Sa sono envoie du reggae roots à donf toute la journée, parfois il lui prend de jouer de la basse par au-dessus. D'ailleurs on improvisa une petite jam avec les quelques autres instruments. Le proverbe à son entrée ne pouvait pas être plus vrai : "Enter as a stranger leave as a friend".

De retour à vélo, on quitte notre trajectoire le temps d'une journée pour parcourir le tronçon asphalté le moins plat du pays. On a entendu dire que cette route est l'une des plus belles du Belize. Pendant 80 km, on roule dans la jungle, avant d'arriver à la mer, dans le berceau de la culture garifuna : la ville de Dangriga. Les garifunas sont un groupe ethnique descendant des africains et aborigènes des Caraïbes.

De retour sur notre trajet, on fait un autre crochet, cette fois pour moins de kilomètres mais pour une route plus difficile : on parcourt 15 km de route en pierre pour arriver à un village mennonites. La communauté mennonite est assez présente au Belize et on était très tenté d'aller à leur rencontre et d'en savoir plus sur leur mode de vie. On arrive donc à l'improviste dans le village et se dirige vers la première maison que l'on voit, nous nous présentons et expliquons notre intérêt pour découvrir leur mœurs et coutumes. Nous sommes surpris d'être accueillis par des latinos et non par des blonds aux yeux bleus. Néanmoins, nous avons vu passer à distance des carrioles tirées par des chevaux, des enfants blondinets, des femmes en habits du siècle dernier dernier (d'il y a 2 siècles quoi), des hommes en bretelles. Andy Jones et sa famille nombreuse nous reçoivent avec plaisir, prennent le temps de nous expliquer leur fonctionnement, de répondre à nos nombreuses questions et au final, nous invitent à rester manger avec eux. Nous avons appris beaucoup et trouvé très intéressantes nos conversations. Apparemment, le nom de famille de Thomas est idéal pour devenir mennonite et comme en plus on a l'air de gens bien, notre voie est toute tracée !

Chaque communauté à ses règles plus ou moins strictes. Certaines plus extrêmes interdisent tout ce qui est moderne: ordinateur, gsm, radio, Internet, voiture, même les roues des carrioles doivent être en bois et non en caoutchouc. D'autres sont plus progressistes et gardent surtout les vêtements de traditionnels.

Par respect, nous avons préféré ne pas prendre de photo même si l'envie était forte, étant donné qu'eux même ne se photographient pas.

Avant de quitter le pays, un dernier tour touristique s'impose : l'Actun Tunichil Muknal, ou ATM. Il s'agit d'une grotte abritant un ancien sanctuaire maya. Pour y aller, il est obligatoire de passer par une agence. L'entrée dans la grotte se fait en nageant (l'occasion pour nous de se "laver") et on évolue en marchant dans l'eau tout en contemplant les merveilles naturelles formées par l'eau et le temps. Par moment, on escalade, on se faufile entre 2 rochers, on a de l'eau jusqu'à la poitrine. Au bout d'une heure de marche dans la rivière sous-terraine, on monte dans une partie de la grotte hors de l'eau. C'est là qu'on commence à voir des vestiges de vases mayas, et au fil qu'on monte, on découvre des ossements, jusqu'à arriver à un squelette entier, sacrifié là vers 950, fin de la présence maya dans la région. Depuis quelques années, il est interdit de prendre des photos sur le site car malheureusement, plusieurs reliques ont été abîmées par des touristes maladroits laissant tombés leur caméra sur un crâne ou autre vestige du passé... La visite était très intéressante et combinait spéléologie et culture. Et vous savez comme on est un couple culturé.


Notre passage au Belize touche déjà à sa fin, c'est fou comme ce bout de terre dénote avec ses voisins. Nous avons notamment été très agréablement surpris de voir toutes ces différentes cultures et religions qui coexistent en parfaite harmonie.


Le Belize en chiffres :


-Nombre de jours passés au Belize : 9

- Nombre de jours de vélos : 5

- Nombre de kilomètres roulés : 409,71 km

- Nombre d'heures en selle: 22h46

- Dénivelé positif : 1928 m


-Budget: 28,29€/jour/pers (on a craqué les activités extra et en plus, le pays est plus cher !)


-logement : 8 nuits sur 8 en tente