Et nous voilà au Guatemala déjà ! Notre premier arrêt, pas si loin de la frontière, sera l'imposante ville Maya de Tikal. Pour une fois on décide de prendre un tour avec guide et avec l'option coucher du soleil qui a la réputation d'être magique. Le site de Tikal est immense. Il est surtout connu pour ses très grandes pyramides qui sortent plic ploc de la cime des arbres. On est très heureux d'avoir les explications du guide en anglais et en espagnol, on comprend 2 fois mieux maintenant. On découvre entre autre que les mayas ne laissent rien au hasard et qu'ils en connaissent un rayon en math et astrologie : que ce soit l'alignement des pyramides, le nombres de marches ou de plateaux, tout a une signification. Au final nous somme étonnés du peu de touristes sur les ruines. L'heure du couché du soleil arrive, on monte tous sur une pyramide pour l'admirer. Malheureusement le ciel est plutôt couvert et le soleil timide. Cependant être là haut dans le calme, au milieu des bruits d'oiseaux et en surplombant la jungle était vraiment un beau moment, peut-être presque méditatif. Le retour au bus se fera dans le noir (évident quand le soleil est couché nous direz-vous ^^).

Prochaine étape le lac Atitlan. Nos yeux deviennent gros comme des œufs en découvrant le dénivelé qui nous attend : environ 9000m de dénivelé pour 520km :\ La première centaine de kilomètres est environ plate. Ensuite cela se corse : + 2400m de dénivelé en 80km à peine. Le compteur tape dans les 12% d'inclinaison régulièrement avec un max de 15%. Ça monte et descend comme tartine et boterham, le visage déformé par l'effort on n'arrête pas de faire des pauses. Nous arrivons à Coban sans plus en pouvoir. Bizarrement on n'a pas très faim après avoir tout donné comme des super héros. L'estomac semble comme noué. La veille nous avions dormi dans la court d'une école et une famille voisine nous a bien gentiment apporté un café le matin. On suppose que l'eau ne devait pas être très clean. La nuit fut mouvementée entre les allers/retours aux toilettes, surtout pour Manon. Chance est que nous dormons chez un coachsurfing et que nous ne sommes pas sous tente. Nous resterons une journée de plus chez cet hôte pour nous remettre de nos émotions. N'étant toujours pas très à l'aise le surlendemain, nous décidons de prendre un bus. De fait nous sommes un peu plus sur un timing ce mois-ci car le frère de Manon nous attend au Costa Rica début du mois de mars et puis des amis viennent au Nicaragua quelques jours après. On fera environ 150km en petit van avec les vélo sur le toit. La route est très belle mais ça continue à bien monter/descendre de ouf. Avec une correspondance et le temps de manger cela nous prends tout de même 6 bonnes heures. Manon parle avec sa voisine de siège, une certaine Ivonne chez qui on finira par camper sur le toit (qui est plat, rassurez-vous). Elle nous impressionne : tous les jours elle fait 5h de trajet en van pour aller travailler, revient vers 17h30, va à l'unif de droit de 18 à 21h et dort ensuite jusqu'à 4h du matin ! Elle prendra même le temps de manger avec nous dans la rue avec son copain alors qu'elle a un examen dans moins d'une heure ! Le lendemain on remonte en selle et roule les derniers kilomètres et montées pour arriver au magnifique lac Atitlan, entouré de volcans (dire que les parents de Thomas y ont été pour leur voyage de noce ^^).

Au lac nous retrouvons Julien et Emmanuelle, des français. Ils voyagent à vélo avec leur 3 enfants de 9, 11 et 14 ans. Ils nous impressionnent ces petits loups ! On passe une bonne soirée avec eux, puis installons notre tente au bord du lac vers 23h (houloulou c'est plus tard que d'habitude ça). Au petit matin on sort de notre cocon pour admirer le lever du soleil. Dans notre casque avaient germés 4 petits pains sucrés : merci Julien, ce fut fort apprécié ! Nous attend encore une journée petite en kilomètres mais grande en dénivelé. Isabel, une warmshower, nous attend pour la nuitée. Elle tient une ferme de chèvres et s'est formée en France pour faire du fromage. Nos papilles fondaient sous le charme de ses petits pâtés blanc et gris, c'était une tuerie. Aussi la maison dispose de canapés, tout l'étage est en bois, du parquet au rez de chaussée, un évier avec un robinet dans la cuisine, du carrelage dans la salle de bain.... Avec les chèvres autour ça nous rappelle franchement la France. D'habitude les maisons sont plutôt en béton du sol au plafond, peintes, peu de finitions, en général les pièces sont grandes mais assez vides. C'est bête à dire mais on s'y sentait bien et un peu chez nous, avec plus de confort que d'habitude . Malgré tout Isabel à du mal à vendre ses fromages car les gens ici n'y sont pas habitués, ce n'est pas dans leur culture. Ils mangent plutôt des fromages sans goût ou alors ultra salés.

La ville coloniale de Antigua n'est plus bien loin. En une petite matinée nous y arrivons et fêtons cela avec un café glacé et une super crêpe. Un beau hasard nous y attends : entre 2 bouchées de crêpe Manon découvre que son cousin est en voyage au Guatemala et qu'il vient le lendemain à Antigua pour un jour. Oufti il fallait le faire nous direz-vous ! On retrouve le cousin et son compagnon qui mettent tournée sur tournée à la brasserie, des vrais belges :) Merci Stan et Michael!

Une activité qu'on ne voulait absolument pas manquer au Guatemala est d'aller voir de nuit le volcan actif El Fuego. On ne monte pas sur le volcan même mais un autre, l'Acatenango, qui est juste en face et dormant profondément. De prime à bord l'ascension n'est pas trop difficile, on voit sur le net plusieurs blogs qui donnent des conseils pour faire ce trek sans guide. Il ne nous manque qu'un sac à dos. Malheureusement on n'en trouvera pas ni en prêt ni en location ce qui nous forcera à prendre une agence. Jour de l'ascension nos camarades de groupe ont du mal avec l'altitude et la raideur du chemin. Certains sont essoufflés et respirent bruyamment. De notre côté il s'agit d'une promenade de santé ^^ Nous arrivons au camp de base à 3700m d'altitude vers 15h. On peut déjà voir le volcan se faire péter la panse : la lave ne se discerne pas encore mais les pierres volent et la fumée sort. Les heures passent sans que l'on se lasse de cette télévision grandeur nature. La nuit tombe, on allume un feu pour se réchauffer et la lave se distingue de plus en plus. Le paysage change constamment : vue sans nuage, volcan émergeant des nuages, volcan caché par la brume, éclairs qui illuminent la nuit noire, ciel étoilé. On aura observé le volcan de 15 à 23h, incroyable, on adore, certainement un des plus beaux spectacles que la nature nous a permis de voir. Le matin, vers 5h, notre guide nous réveille pour aller admirer le lever du soleil depuis le sommet de l'Acatenango, à 4000m. Là aussi on s'en prend plein la vue, oh que c'est beau, oh que c'est beau.

De retour à Antigua on se prend un hôtel mais cette fois un bel hôtel avec une séance de massage et un hammam. C'est le cadeau d'anniversaire de Manon. Les masseuses ne sont pas chétives et donnent tout ce qu'elles ont. Cela nous fait un bien fou, on dormira comme des bébés. On profite des installations de l'établissement jusque début de l'après midi. Après quelques courses et notre linge fraîchement récupéré, il est temps d'y aller. C'est la dernière ligne droite jusqu'au Nicaragua où l'on laissera Puduku et Maloku afin de passer du bon temps avec les amis et famille. Cela nous fera du bien, plus que 9 jours, 850km et on y est ! 


Le Guatemala en chiffres :


-Nombre de jours passés au Guatemala : 15

- Nombre de jours de vélos : 8

- Nombre de kilomètres roulés : 676,94 km

- Nombre d'heures en selle: 38h09

- Dénivelé positif : 8530 m


-vitesse maximale: 69,47 km/h


-Budget: 15,5€/jour/pers