Nous voilà partis pour presque un mois de visites belges.


Dans un premier temps, nous allons retrouver Louis et Maylis, le frère de Manon et sa copine, au Costa Rica où ils viennent pour 2 semaines de vacances. Nous allons les rejoindre pour quelques jours seulement car simultanément à leur séjour, ce sont 4 amis qui viennent aussi nous voir, mais au Nicaragua eux. On ne sait pas encore se couper en 2 alors, c'est la poire qu'on coupe en 2, c'est toujours mieux qu'un demi Thomas et une demi Manon.


Alors que nos vélos se reposent à Esteli, dans la famille de Diego, on enchaîne bus et bus direction Costa Rica. Au soir, plus très loin de la frontière, on tente notre chance chez les pompiers pour y loger mais sans Puduku et Maloku, on se sent un peu nus et culottés de leur demander l'hospitalité. N'empêche que ça fonctionne et on monte notre tente à l'étage de leur bâtiment.

On avait priorisé le bus pour traverser le Nicaragua car en ces temps-ci, le stop n'y est pas trop recommandé mais dès la frontière du Costa Rica passée, on lève le pouce. De voiture en voiture, on se rapproche de plus en plus de La Fortuna, où l'on s'est donné rendez-vous avec Louis et Maylis. En terme de kilomètres, la distance à parcourir n'est pas énorme pour les rejoindre, mais les routes sont sinueuses et la vitesse faible, cela nous met plus de temps qu'escompté. Plus on se rapproche, plus on est impatients!

Ca y est, après presque un an sans les voir, ils sont devant nous! C'est fou car on n'a pas l'impression en se retrouvant que tant de temps s'est écoulé depuis la dernière fois qu'on les a vu.

Pour nos revoyures à 4, on passe d'abord une journée et demi du côté du volcan Arenal, où l'on va faire une petite rando, se baigner dans une rivière à l'eau chaude mais vraiment chaude, genre 25-30°C ! Il s'agit d'une source chaude qui alimente plusieurs centres thermaux qui se sont implémentés le long de cette rivière mais on préfère la version rio : plus nature et surtout, gratuit ! En effet, au Costa Rica, tout est payant ou presque, de l'entrée dans une réserve à la promenade de 2 km. On se baigne aussi dans une autre rivière plus tempérée disons, où l'on s'amuse à faire des sauts de Tarzan (et Jane) depuis une corde 5m plus haut.

Pour se rendre d'un endroit à un autre, on continue le stop : soit en mode Pékin express par groupe de 2 ou par moment, même à 4, cela fonctionne!


Destination suivante: Monteverde et sa forêt tropicale luxuriante. Pour s'y rendre, on traverse un lac en bateau et de l'autre côté, un chauffeur nous attend. Enfin, un pilote plutôt. Il roule à du 100km/h dans les routes de montagnes en terre, nous ne sommes pas très rassurés et en plus, après un an où nous passons 96% de notre temps au grand air et en vélo, la voiture, on n'est plus trop habitué et notre estomac est un peu retourné.

Nous sommes soulagés d'arriver sains et saufs à destination. Sur place, lors d'une balade, nous arrivons à un arbre exceptionnel. On peut rentrer dedans et grimper, depuis l'intérieur, jusqu'à la cime, une trentaine de mètres plus haut ! On se croirait dans un film fantastique !

Super frérot Louis nous offre pour notre anniversaire et Noël à retardement, une demi-journée en canopée. De tyrolienne en tyrolienne, on découvre la forêt vue de haut; on passe comme des oiseaux au-dessus des prairies et des vaches ; on saute comme Tarzan (encore) et sans faire pipi dans sa culotte. Merci Louis pour cette matinée géniale!


Selon nous, le Costa Rica est très différent des autres pays d'Amérique centrale. Plus propre, c'est aussi plus "américanisé", il y a moins de petits étals à chaque coin de rue, de gargottes locales, moins de bruit aussi. Mais plus d'argent ! La vie y est beaucoup plus chère par comparaison aux pays voisins.

Malheureusement, 3 jours et demi, ça passe vite et il est déjà temps de se quitter. On a passé un super moment tous les 4, et on s'est découverts autrement. Et comme diraient les costaricains: Pura Vida!


Maintenant, on retourne à nouveau au Nicaragua pour la suite des retrouvailles. Le coronavirus qui sévit actuellement en Europe commence à faire ses premiers pas en Amérique centrale et on croise les doigts pour que la frontière entre le Costa Rica et le Nicaragua soit encore ouverte. On aurait l'air malin coincés là, nos amis, nos vélos et nos bagages, tous de l'autre côté.

C'est à San Juan del Sur, sur la côte Pacifique que nous retrouvons Max, Charlotte, Jasmina et Anouk. Eux aussi, quel plaisir de les revoir ! Pour célébrer cela, quoi de mieux que de camper près de la plage, jouer dans les vagues, boire du rhum, se rebaigner lors du coucher de soleil et encore pour un bain de minuit (à 20h mais le noir était là^^)?!

Ici aussi, on tente le stop pour se déplacer de la ville à la plage, mais à 6.. Impossible pensez-vous? Eh bien ça a fonctionné ! Tous ensemble dans un coffre de pick up avec 2 autres passengers.


De la côte Pacifique, les 6 mousquetaires se rendent à l'île d'Ometepe, une île certie de 2 volcans au milieu du grand lac Nicaragua.

Nous y allons à bord d'un semblant de bateau dont le moteur pétarde à nous casser les oreilles et menace d'exploser à tout moment.

Une fois sur l'île, on se retrouve un peu par hasard à loger sur un terrain alliant tourisme, permaculture, restaurant avec les produits du potager,... Le cadre est sympa, on peut participer à des cours de yoga tous les matins et choisir entre loger en chambre, en dortoir, en tente ou en hamac.


Destination suivante: la côte Caraïbe. On prend un bus de nuit et en ouvrant les yeux au petit matin, on découvre un paysage totalement différent de celui qu'on vient de quitter. Alors qu'à l'Ouest du pays, tout est sec, archi sec, on arrive dans un décors vert et luxuriant. Nous sommes passés du climat tropical sec au climat tropical humide. Nos yeux s'émerveillent. Même les maisons sont différentes, les habitants également. Alors que le Nicaragua est un pays hispanophone, ici on parle espagnol mais aussi anglais, la population brasse culture latino, culture noire et créole. Ca nous rappelle le Bélize. En fait, ça doit être cela les Caraïbes: le mélange de culture, le Créole, le métissage. Une Histoire différente que celle dans les terres. On avait lu que Bluefields, LA ville de la côte n'avait rien d'exceptionnel, qu'il s'agissait plus d'un lieu de passage. Mais nous sommes tombés sous le charme de cette petite ville vivante.

De là, nous embarquons dans une barque pour remonter un peu plus au Nord, à Pearl Lagoon. Il n'y a pas d'horaire pour ces barques ; appelées "lancha", elles ne partent qu'une fois qu'elles sont remplies. Nous avons donc attendu plus de 4h avant de quitter le port. Cela nous semble fou quand on y repense mais ces 4 heures d'attente sont presque passées inaperçues. En Belgique les voix s'élèvent sur les quais dès que le train a plus de 5 minutes de retard ; on est énervé, on s'exclame en cœur avec les autres voyageurs, cela nous fout notre journée en l'air. Là on s'est occupé, on lisait, regardant la montre de temps en temps, on relativisait en se disant "tout compte fait, pourquoi pas ...". En chemin, on passe à côté de mangroves, la "route" est magnifique. La lancha va vite et les vaguelettes nous secouent, ça fait mal au derrière sur ces banquettes en bois, encore moins confortables que nos selles de vélos. Le long de la côte, que ce soit à Bluefields ou ici, la mer n'est pas bleu turquoise comme on se l'imaginerait mais plus brune que la mer du Nord. Pour trouver le bleu qui fait rêver, il faut se rendre plus au large, dans les petites îles. C'est là que nous nous rendons pour le dernier jour avec les copains. Ils nous gâtent et nous offrent une sortie dans ces îles de carte postale. Un peu de farniente, de baignade et de snorkeling, on profite de cette dernière journée tous ensemble.


L'ambiance est particulière. Premièrement, toute la clique était censée rester encore 10 jours, et d'autres amis devaient se joindre à nous incessament sous peu. Mais le Covid faisant sont chemin, la Belgique est déjà en confinement et les autorités conseillent vivement à nos amis de rentrer plus tôt, tandis que la 2e fournée de copains est coincée au plat pays, leurs vols annulés. Nous sommes donc tristes de voir nos retrouvailles écourtées. De notre côté, la sitation est aussi spéciale car nous ne savons pas encore ce que nous allons faire mais nous savons une chose: continuer notre odyssée à vélo, n'est plus possible pour le moment.

Nous vivons donc cette journée comme "notre dernière journée de liberté", ce qui est très bizarre, et encore plus d'en être conscient.

Mais pour un dernier moment entre amis, le cadre était idyllique et on s'en souviendra ! Merci les copains <3