Et nous voilà au Mexique les ptits gars !!! Bon cet article sera long car y a du changement là :)


Avant de s'embarquer pour l'Amérique centrale, on a refait peau neuve à nos vélos en leur offrant un entretien complet. On espère qu'ils nous porteront sans problème en Colombie!


Notre dernière journée aux States et notre entrée au Mexique furent hardcore : 130km, traverser 2 villes (San Diego et Tijuana) plus passer la frontière ! Ce passage d'un pays à l'autre fût brutal : tout d'un coup les rues sont un peu plus sâles, les bâtiments un peu moins finis, le nez prend un mélange d'odeurs de tacos et de gaz d'échappement, les gens ont l'air d'être plus en dehors de chez eux, y a de la musique, des sourires et des mains qui nous font signe. 2 mondes complètement différents.

Pour notre première nuit dans ce nouveau pays, nous avons une hôte warmshower à Rosarito. Notre téléphone intelligent nous fait passer par des rues avec des pentes ultra raides, puis veut que l'on traverse une base militaire (ce que nous n'avons pas pu faire) et cela s'est terminé dans les favelas sur des routes qui n'étaient plus routes et avec des chiens errants.... Il commence à faire noir et la première chose que tout le monde nous a dit est de ne pas rouler la nuit au Mexique ... Nous sommes à 15km de notre point de chute et pas super à l'aise. On décide de s'arrêter à un hôtel avant de comprendre qu'il s'agit d'un genre de maison de passe où la chambre se loue pour 4h. Échec ! On reprend la route, faisons les 15km et arrivons à Rosarito. Viens le moment de trouver la bonne rue (tous les noms de rues ne sont pas indiqués) puis le bon numéro de maison (encore plus rare que les panneaux de rues) et nous voilà enfin chez Ix Chel, soulagés, avec un pneu crevé en prime pour Thomas !


Le lendemain on apprend que la route menant à Ensenada est fermée à cause d'incendies. On reste un jour de plus chez Ix Chel et découvrons un peu les environs avec Jason, un Canadien qui l'aide en ce moment.


Le jour d'après la route est ouverte, nous enfourchons nos vélos mais pas pour longtemps : l'air est encore encombré de fumée et le dérailleur de Maloku a un stress. On prend le bus avec les vélos dans la soute. Cela nous rappelle notre voyage en Amérique du Sud quelques années auparavant, avec leurs bus super confort et leurs films d'action généralement violents. Tout au long de la route les dégâts du feu se font remarquer : les collines sont calcinées, certaines maisons ont été encerclées par les flammes, il manque des poteaux électriques ici et là, parfois on voit encore quelques foyers.


Arrivés à Ensanada un peu plus tôt que prévu, nous filons chez Felipe, un autre warmshower. On passe une bonne après midi en sa compagnie, mangeons une noix de coco, des figues de barbarie et il nous apprend à faire des quesadillas (un genre de croque-monsieur dans une tortilla avec de l'avocat). Bref trop chouette, il nous file plein de conseils sur la route à prendre, les endroits à voir et nous aide à régler le dérailleur de Maloku.


Que faites-vous l un dimanche matin ? Nous on commence une belle ascension : 70km pour s'élever de 1200m. On trouve notre rythme, ça monte pépère mais longtemps. En haut on se trouve une petite place pour la tente à l'abri des regards. Non loin de là, une épave de voiture. Quelques instants plus tard, le supposé proprio (l'histoire ne le dira jamais) de cette carcasse se pointe avec 2 gars pour récupérer tout ce qu'ils peuvent à coup de marteau. Ils iront même sifoner l'essence devant nos yeux ébahis ! Le soir c'est la nouvelle lune, on est haut en altitude avec un ciel dégagé, c'est l'occasion parfaite pour observer les étoiles. À l'aide d'une petite application (star walk 2) on découvre un monde de constellation, magnifique ! On dort pas super bien à cause du vent qui fait rage. Le matin la scène de la veille se répète : 3 autres mexicains viennent pour voir si il y a encore quelque chose à prendre sur la carcasse de voiture. C'est rigolo mais la prochaine fois on ne plantera plus la tente aussi près d'une épave :)

2 jours plus tard nous arrivons à San Felipe et pas sans effort : du vent du vent du vent et encore un pneu crevé pour Thomas. D'ailleurs, ce sont nos premiers jours dans le désert mais aussi les premiers jours depuis des mois où on roule en pull, le comble !

Nous restons chez Pam et Barry, 2 warmshower californiens qui passent leur hiver en Baja. Pam annonce tout de suite que l'on voudra rester chez eux 2 jours à cause du vent, que le jacuzzi est à 18h et le cours de danse de salsa avec les voisins est à 19h. Malgré nos mollets fatigués et sous l'insistance de Pam, nous allons au cours de danse : les partenaires changent, on danse avec des seniors :) Vers 2h du matin le vent se lève et ne se lassera pas de souffler incroyablement fort jusqu'au sur-lendemain. On se dit qu'on est quand même chanceux d'être à l'intérieur, la tente aurait été un cauchemar éveillé. Manon reçoit pour sa plus grande joie un masque et un tuba de compet de Pam.

Dernière étape en Baja California del Norte : Guerrero Negro, à 400km, qui commence avec une troisième crevaison pour Thomas. La route est magnifique, on adore le désert et toutes les formes qu'il peut prendre grâce à cette diversité folle de cactus. Dormir entouré de ces végétaux figure parmi nos best camping spot (/!\ aux épines dans les pneus et matelas /!\). Il y a peu de traffic, la route est bonne, on fait des grosses journées à vélo, buvons énormément d'eau. Le jour avant d'arriver à Guerrero Negro n'était pas folichon : à peu de chose près, une route toute droite, sans rien à gauche ni à droite pendant 100km.

A part les warmshowers nous n'avons pas encore eu énormément de contacts avec les mexicains. Les distances sont assez grandes, les villages assez petits, on profite de pouvoir encore faire du camping sauvage. On fera sûrement plus de rencontres en Baja del Sur et si pas, il reste encore un bon bout de pays après !

Quelques observations et anecdotes

• La nourriture n'est pas chère (environ 3-4€/pers/jour si on va au supermarché) et on peut bien manger dans les petites gargottes pour 3-4€/pers. TROP BIEN !!!

• On doit acheter notre eau car l'eau du robinet n'est pas potable. Heureusement il y a des stations d'eau purifiée qui nous évitent toutes ces bouteilles en plastique, on peut y remplir nos gourdes.

• Les camionneurs nous font de plus grands signes que les autres conducteurs.

• Les déchets jonchent les bords de route, certaines plages, c'est affolant.

• Parfois il faut faire plusieurs magasins pour trouver ce qu'il nous faut : 6 magasins dans 2 villes pour trouver la bonne bonbonne de gaz. On en a acheté 2 du coup...

• Les highway sont en super état, très bonne surprise.

• Avant de mettre nos chaussures en sortant de la tente, on doit vérifier si aucune petite bêbête (scorpion surtout) ne s'est faufilée à l'intérieur. Même lors du pipi au milieu de la nuit. Jusqu'ici, rien à signaler !

• Lors de nos campings sauvages, on préfère s'assurer que personne ne nous voit, pour être sûrs qu'on ne vienne nous enquiquiner. Du coup, dès qu'un véhicule passe, on éteint nos lampes de poche, et on se cache quand il fait encore clair. Un spectateur extérieur doit trouver notre manège assez rigolo.